negar92
05-25-2012, 05:28 PM
تا گل هیچ
سراينده سهراب سپهری (1307 – 1359)
میرفتيم، و درختان چه بلند، و تماشا چه سياه!
راهی بود از ما تا گل هيچ.
مرگی در دامنهها ، ابری سر كوه ، مرغان لب زيست.
میخوانديم: «بی تو دری بودم به برون، و نگاهی به كران، و صدايی به كوير.»
میرفتيم، خاک از ما میترسيد، و زمان بر سر ما میباريد.
خنديديم: ورطه پريد از خواب، و نهانها آوايی افشاندند.
ما خاموش، و بيابان نگران، و افق يك رشته نگاه.
بنشستيم، تو چشمت پر دور، من دستم پر تنهايی، و زمينها پر خواب.
خوابيديم. میگويند: دستی در خوابی گل میچيد.
shargh-e-andooh (à l'est de la douleur)
JUSQU'À LA FLEUR DU NÉANT
Nous marchions ensemble.
Hauts étaient les arbres,
Noir l'espace de la vue!
Et longue la route qui menait vers la fleur du Néant.
Une mort dans le flanc des montagnes,
Un nuage sur la crête des hauteurs
Et les oiseaux au bord de la vie.
Et nous chantions:
"Sans toi je suis une porte ouverte au-dehors,
Un regard que limitent les rivages
Et une voix perdue dans le désert."
Nous marchions ensemble.
La terre s'effrayait à nos pas
Et le temps nous trempait de ses pluies.
Nous rîmes et soudain
Les abîmes s'éveillèrent de leur lourd sommeil
Et les fonds insondables firent entendre leurs cris.
Nous silencieux, le désert tout œil, et l'horizon: un fil de regard.
Nous nous assîmes: tes yeux pleins de lointains.
Ma main pleine de solitude, et la terre pleine de sommeil.
Nous dormîmes. Et on raconte que, dans un songes,
Une main cueillait une fleur.
سراينده سهراب سپهری (1307 – 1359)
میرفتيم، و درختان چه بلند، و تماشا چه سياه!
راهی بود از ما تا گل هيچ.
مرگی در دامنهها ، ابری سر كوه ، مرغان لب زيست.
میخوانديم: «بی تو دری بودم به برون، و نگاهی به كران، و صدايی به كوير.»
میرفتيم، خاک از ما میترسيد، و زمان بر سر ما میباريد.
خنديديم: ورطه پريد از خواب، و نهانها آوايی افشاندند.
ما خاموش، و بيابان نگران، و افق يك رشته نگاه.
بنشستيم، تو چشمت پر دور، من دستم پر تنهايی، و زمينها پر خواب.
خوابيديم. میگويند: دستی در خوابی گل میچيد.
shargh-e-andooh (à l'est de la douleur)
JUSQU'À LA FLEUR DU NÉANT
Nous marchions ensemble.
Hauts étaient les arbres,
Noir l'espace de la vue!
Et longue la route qui menait vers la fleur du Néant.
Une mort dans le flanc des montagnes,
Un nuage sur la crête des hauteurs
Et les oiseaux au bord de la vie.
Et nous chantions:
"Sans toi je suis une porte ouverte au-dehors,
Un regard que limitent les rivages
Et une voix perdue dans le désert."
Nous marchions ensemble.
La terre s'effrayait à nos pas
Et le temps nous trempait de ses pluies.
Nous rîmes et soudain
Les abîmes s'éveillèrent de leur lourd sommeil
Et les fonds insondables firent entendre leurs cris.
Nous silencieux, le désert tout œil, et l'horizon: un fil de regard.
Nous nous assîmes: tes yeux pleins de lointains.
Ma main pleine de solitude, et la terre pleine de sommeil.
Nous dormîmes. Et on raconte que, dans un songes,
Une main cueillait une fleur.